Blu-Ray, les leçons d'une victoire
Warner m'a tuer. Telle pourrait être l'épitaphe sur la tombe de feu le HD-DVD, le format haute définition développé par Toshiba. Car c'est bien le retournement d'alliance -rétribué ?- du géant de l'entertainment américain qui a fait pencher la balance en faveur du Blu-Ray de Sony, et précipité l'annonce de Toshiba d'arrêter définitivement les frais.
Sony a gagné, c'es indéniable. Et c'est historique. Comme l'évoquait SoBiz ici, le groupe nippon avait perdu toutes les guerres de formats des dernières années, voire des dernière décennies : Betamax battu par la VHS, le format audio Atrac explosé par le MP3, le Memory Stick largement devancé par les cartes de mémoire SD.
Cette fois, Sony a retenu les leçons de ses revers successifs. Plutôt que de s'enfermer dans son discours habituel de la supériorité technologique, il a commencé par chercher le soutien des Samsung, Panasonic, Pioneer, Sharp ou Philips, les gros bras de l'électronique grand public, quand Toshiba misait sur les cadors de l'infomatique, comme Microsoft ou Intel. La montée en puissance de la Playstation3, dotée d'uun lecteur Blu-Ray de série, a fait le reste, en fournissant une base installée sans commune mesure avec celle du HD-DVD.
Sony est-il de retour, comme l'affirme un papier des Echos ? Ou cette victoire est-elle un coup pour rien, les supports physiques devant bientôt laisser la place à un marché 100% numérique basé sur le téléchargement ? La réalité se trouve certainement entre les deux. Le marché n'est pas encore prêt pour se passer totalement de supports physiques, dont on peut sans grand risque affirmer qu'ils ont encore cinq à dix ans d'espérance de vie.
Sony commence à voir le bout du tunnel. Le groupe japonais redresse le tête sur ses différents marchés : la gamme d'écrans plats Bravia cartonne, la PS3 décolle, faisant désormais jeu égal avec la Wii en rythme de vente aux Etats-Unis. Surtout, sa coentreprise avec le suédois Ericsson, Sony Ericsson, est le fabricant de mobiles le plus dynamique du marché, avec une croissance des ventes en volume de 38% l'année dernière. Actuellement 4ème mondial, il a le numéro trois, Motorola, en ligne de mire.
Quant à Toshiba, ses gesticulations ridicules après le revirement de la Warner, pour essayer de persuader le grand public que son format n'étaient pas mort, ont donné une bien triste image de l'entreprise. Comme quoi casser les prix, vendre à perte, et acheter les journalistes à grands coups de lecteurs HD-DVD n'est pas forcément suffisant pour emporter la décision.