Neuf types en or pour 2009, épisode 3 : Sébastien Bazin, GPS du PSG

Publié le par GameTheory



          
        
        Quatre prunes, nom de nom.
Soit deux fois deux quetsches, un pruneau et trois reines-claudes, ou deux coings et deux mirabelles, au choix. En infligeant un plantureux 4-0 au PSG, les Girondins de Bordeaux ont remis les pendules à l’heure sur les ambitions du club parisien, qui persistait dans sa fâcheuse tendance à virer au chaud bouillant au bout de deux victoires. Et donné un petit coup de clim à celles de son actionnaire principal.

 

Sébastien Bazin, patron pour l’Europe du fonds d’investissement Colony Capital (40 milliards d’euros sous gestion), avait racheté le PSG à Canal+ avec un objectif clair : en faire le Arsenal français. Autrement dit, mettre la main sur un actif immobilier, le Parc des Princes, et construire autour un projet immobilier comme celui de l’Emirates Stadium de Londres : des bureaux, un centre commercial, des crèches, des loges pour gros bonnets du business. Puis revendre le tout au plus offrant, avec si possible une confortable plus-value.



Le foot, Bazin s’en foutait un peu, à la vérité. Les dribbles chaloupés de Ceara, les contrôles de la pomme d’Adam de Sammy Traoré (ci-dessous avec son meilleur ami), l’écharpe bleue et rouge les soirs de matches dans la tribune présidentielle, les beaufs à l’haleine –grec-frites-oignons-sauce-blanche-33 Export qui beuglent « Pôôôris est môôôgique ! », c’était un peu le mal nécessaire pour bétonner autour, avec si possible la bénédiction de la ville de Paris, propriétaire du stade.

 




Seulement voilà, le père Delanoé n’est pas né de la dernière pluie. Pas question de mettre un centime dans des projets qui pourraient très bien être financés par Colony, qui a la concession du stade jusqu’en 2014. Bazin s’est donc retrouvé coincé, à devoir gérer les désastreux résultats sportifs de l’année dernière et le retrait de Walter Butler, son partenaire dans le rachat du PSG. Officiellement, Bazin espère toujours convaincre l’Hôtel de ville. Il aurait même présenté son projet mi-décembre.

 


Redoutable récidiviste, l’ami Bazin. Le bonhomme avait déjà racheté la chaîne de steaks Buffalo Grill pour vendre les murs des restaurants. Même stratégie dans le groupe hôtelier Accor, qui achève actuellement son programme de cession de murs. Bazin se verrait d’ailleurs bien décapiter le PDG Gilles Pélisson, afin de démanteler le groupe, notamment en revendant ou en mettant en bourse sa division services (Tickets restaurants). Parenthèse terminée.



 


Le dernier coup devait être le plus beau. Bazin avait convaincu le grand pope immaculé du luxe, Bernard Arnault, d’investir avec lui dans le distributeur Carrefour. Histoire –devinez quoi- de vendre les murs des magasins. Mais là, Seb et Nanard s’en sont pris une bonne dans les chicots. L’investissement, financé par une dette maousse, elle-même portée par une myriade de holdings, s’est révélé catastrophique, avec des résultats en chute libre et un cours de bourse à l’avenant. Au point que les deux compères se sont offert la tête du patron ibérique Jose Luis Duran le 18 novembre dernier. Histoire de passer leurs nerfs.

 




Publié dans Grands fauves

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