Shai Agassi, kid électrique

Publié le par GameTheory



29agassi.xlarge1.jpg    Il s'appelle Shai Agassi, il a 39 ans, et il s'apprête à révolutionner le monde de l'automobile. Avec une idée tellement rebattue qu'elle semble déjà dépassée : la voiture électrique. Sa start-up californienne, Project Better Place, vient de signer avec Renault Nissan pour proposer dès 2011 en Israël des véhicules à batteries électriques dont les performances seront similaires à celles d'un moteur essence 1,6 litre.

    La voiture électrique. On croyait l'idée définitivement ringardisée par les technologies actuellement en développement, pile à combustible, biocarburants et autres moteurs à hydrogène, sur lesquels les Toyota, GM, PSA ou BMW investissent des fortunes pour réduire leur dépendance au cours du pétrole. La nouvelle génération de batteries - dites lithium-ion -, plus fiables et plus puissantes, relance les projets de véhicules à batteries rechargeables.

    Agassi – rien à voir avec le Kid de Las Vegas - fait le pari de dépoussiérer le concept, en s'inspirant du business des télécoms : les clients achètent leur véhicule, puis souscrivent un abonnement pour l'utilisation de la batterie, facturée au kilomètre parcouru. Le temps de recharge devrait prendre entre 4 et 5 heures, mais l'idée, à terme, est de pouvoir l'échanger un peu partout contre une pleine. Agassi prévoit ainsi de financer 500 000 bornes de rechargement en Israël, marché idéal pour ce type de consommation automobile : petit territoire, trajets moyens courts.

    La batterie en question, fabriquée par Nissan et NEC, pèse pour l'instant 200 kilos. C'est la principale limite actuelle du projet, mais les ingénieurs travaillent à réduire ce poids. Double avantage du système : zéro pollution, et un prix compétitif, le coût mensuel des recharges étant estimé à 60 euros par mois, contre 200 euros pour un véhicule essence.


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    Qui est donc cet Agassi sans bandana ni crâne rasé ? Ce que nous autres journalistes feignants du bulbe aimons appeler un « serial entrepreneur » : quatre boîtes créées à son actif, dont la dernière revendue 400 milions de dollars au géant allemand du logiciel SAP en 2001. D'aucuns voyaient d'ailleurs ce jeune prodige israélien de l'informatique prendre la tête du groupe, jusqu'à ce qu'il en claque la porte en octobre 2007 pour créer sa start-up, réunissant sur son seul nom 200 millions de dollars pour lancer son projet.

    Agassi contacte tous les gros bonnets de l'automobile pour lancer la machine. Seuls Toyota et Renault font part de leur intérêt. Dans les coulisses du salon de Davos de 2007, Agassi convainc Carlos Ghosn, le patron de Renault Nissan, de devenir le partenaire industriel du projet, en fournissant des voitures électriques fabriquées sur la plateforme des Mégane 3.

    Ghosn a confirmé hier dans le JDD que le groupe proposerait des voitures électriques sur la plupart de ses marchés, dont la France, dès 2012. L'expérience israélienne ressemble donc à un galop d'essai. Avec Agassi, Renault a trouvé un sacré pur-sang.







Publié dans Grands fauves

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T
<br /> Great post :)<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Good stuff!<br /> <br /> <br />
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